Peindre la solitude : carnet de l’atelier Peintre Abstrait au Gem Point d’Attache
Quand j’ai débuté l’atelier Peintre Abstrait au Gem Point d’Attache, je l’avoue, j’étais un peu dans le brouillard. Créer pour soi et transmettre aux autres sont deux aventures bien différentes.
L’un des premiers exercices a été de peindre “le rectangle de la solitude”. L’un des participants a choisi de remplir son rectangle d’un bleu intense, sans sous-couche ni détour. Son ressenti — sa façon de représenter la solitude — s’est imposé sans explication superflue. Lorsque je lui ai demandé pourquoi ce choix, il a simplement répondu : “C’est comme ça que je ressens ce sujet.” Face à son œuvre, j’ai ressenti à mon tour une forme de solitude très parlante.
Un autre participant a pris son temps, consacrant plusieurs courtes après-midis à créer son rectangle. Le résultat final s’est construit patiemment, jusqu’à trouver ce geste libérateur pour achever l’œuvre : un mouvement du bas vers le haut, ponctué de cercles énergiques. J’apprécie particulièrement ces touches finales : elles expriment la gestuelle de chacun, et c’est là qu’apparaît à mes yeux l’essence de l’art abstrait.
Dans l’atelier, je propose toujours cette idée : l’art abstrait, tel que je le perçois, c’est une émotion, une idée, et une gestuelle.
- L’émotion, ici, c’est la solitude, vécue au présent.
- L’idée, c’est ce fameux rectangle de la solitude, un cadre à investir de sens.
- La gestuelle, enfin, prend forme par ce geste du bas vers le haut, ou encore par un simple trait inédit — celui qui jaillit de l’émotion du moment.
J’aimerais beaucoup connaître votre ressenti sur cette démarche. Pour vous, l’art abstrait se vit-il aussi de cette façon : comme un dialogue entre émotion, idée et mouvement ?
N’hésitez pas à partager en commentaire vos expériences et réflexions !